mardi 17 avril 2012

Saison 2 épisode 4




Après la mousson, par Selina Sen




Après son assassinat en 1984, Indira Gandhi, Premier Ministre et mère de l'Inde, laisse son pays en proie à l'angoisse. La peur généralisée d'attentats terroristes affectent tous les indiens. Chhobi, une jeune fille préoccupée par ses projets professionnels veillent sur la famille, et plus particulièrement sur sa soeur Sonali. Sonali est belle, Chhobi est brillante, Sonali sait s'empêtrer dans des situations inextricables, Chhobi sait l'en sortir et sauver l'honneur de la famille. Les femmes de la famille ont appris à vivre seules, et à ne se reposer que sur elles-mêmes. Un homme, Sonny, va bousculer la vie tranquille de cette lignée. Un fils de, homme d'affaire aux grandes ambitions et aux scrupules minimes. Repoussée par cet homme, Sonali épouse alors un marin dont le bateau (propriété de la famille de Sonny) disparaitra mystérieusement en mer avec sa cargaison suspecte. L'enquête se déroule dans un climat de suspicion et de corruption.




L'intrigue est assez classique et l'auteur dresse un portrait de l'Inde moderne, en proie aux perpétuels problèmes de la confrontation entre modernité et traditions : l'intensité du trafic routier, l'oppulence des familles riches face à la misère de la majorité, la vie quotidienne d'une famille de classe moyenne avec ses rites religieux et son travail. Plus que le fond, c'est la forme qui est intéressante ici. Selina Sen parsème son roman de références aux odeurs, aux couleurs et aux saveurs qui font de l'Inde un pays vibrant. La description des vêtements, de la moiteur du climat ainsi que des plats savoureux font voyager l'imagination par delà les mers.

dimanche 4 mars 2012

Saison 2 épisode 3





Pour qu'ils soient face au soleil levant, par John McGahern



Une histoire apparemment simple ; une chronique de la vie de tous les jours dans la campagne irlandaise : le travail au champs, les jours de marché au village, le thé et le whisky partagé entre voisins et le lac pour seul témoin du temps qui s'égrenne comme les perles d'un chapelet. Témoin des choses immuables dans ces terres où tout semble s'être arrêté. Les troubles politiques paraissent lointains et sans réel impact sur la vie quotidienne, si ce n'est une manifestation que les protagonistes regardent de loin, amusés ; ou bien les policiers en faction devant le pub du village. Les mariages du coureur de jupons local, les décès, les messes et le retour au village de l'enfant du pays parti à Londres animent les journées au rythme des saisons.



Voilà un livre qui m'a donné du fil à retordre. Une histoire simple, mais une entrée en matière brusque. Le lecteur se sent parachuté au milieu de ces champs et doit apprendre à en connaitre les habitants ainsi que leurs habitudes. On y découvre des personnages attachants, certes mais complexes. Et l'histoire, eh bien il s'agit de la vie quotidienne aux champs. Une vie simple, agrémentée de quelques verres de whisky entre voisins, mais qui finit par ronronner, comme un chat dans un fauteuil moelleux. La lecture fut difficile (quasiment un mois). Bien que le style soit léger et très descriptif, il faut s'accrocher et faire quelques efforts d'imagination afin de placer tous les protagonnistes dans leur rôle.

mercredi 8 février 2012

Saison 2 épisode 2




Le Vendeur de saris par Rupa Bajwa



Ramchand est un jeune vendeur de saris dans la ville indienne d'Amristar. Il ne fait pas partie de l'élite, il ne fait que son travail. Et ce travail consiste à fournir aux femmes aisées de la ville les plus beaux saris. Alors qu'il se rend chez une cliente fortunée pour préparer la dot de la future mariée, il réalise que l'éducation sera son salut. Il commence à acheter de vieux livres de grammaire anglaise et s'astreint à une discipline rigoureuse : un nouveau mot du dictionnaire par jour et plusieurs heures intensives de lecture chaque soir. Ramchand est alors confronté aux différences de cultures : la sienne, indienne traditionnaliste contemporaine, et celle de ses livres, anglo-saxonne du 20e siècle. C'est alors qu'il voit le "revers de la médaille" (une des phrases de ses livres qui le marque le plus) : sa nouvelle éducation lui ouvre les yeux sur sa propre condition, celle de ses collègues de travail et les injustices de sa société. Ses horizons sont élargis, mais la confrontation avec la cruauté du monde n'en est que plus brutale.




Ce livre finit par tourner un peu en rond : confronté à la cruauté du monde, Ramchand décide d'abandonner son éducation. Il préfère rester un "imbécile heureux" que d'en savoir trop sur un monde qui lui fait peur. On s'attendrait à une dose d'héroïsme, mais Ramchand est finalement un personnage ordinaire, de la vie de tous les jours, un anti-héros qui ne fait rien de mal, puisqu'il ne fait rien.

Saison 2 épisode 1





Les Misérables par Victor Hugo



Voila un grand classique revisité à la sauce manga. Une collection étonnante, chez Soleil Manga reprend les grands titres de la littérature comme Guerre et Paix ou bien A la Recherche du temps perdu. Dans cette collection, j'ai commencé par Le Capital, livre que je n'aurais certainement pas ouvert si la curiosité ne l'avait pas emporté. Et comme j'aime les collections, les alignements de livres ayant la même tranche et que je trouvais le concept original, j'ai décidé d'acheter toute la collection. J'ai donc commencé par Les Misérables. Je ne vais pas raconter l'histoire puisque j'imagine que tout le monde connait ce classique. Eh bien, je ne l'avais jamais lu, et tout comme les autres livres, je ne l'aurais certainement jamais lu. Voila donc de quoi rattraper ma culture littéraire en peu de temps. Je peux clamer avoir lu Les Misérables en moins de 24h !



Pour en revenir au livre en lui-même, il est bien précisé dès la première page que certains éléments ont été modifiés voire ajoutés. Il s'agit en fait d'une réinterprétation de l'oeuvre original par un mangaka contemporain. Autre culture, autre contexte, et cela change les choses. les Thénardier apparaissent peu et, bien que je ne puisse pas faire de comparaison avec l'oeuvre de Victor Hugo, le contexte historique et social est quelque peu laissé de côté. Tout se passe très vite, si bien qu'il faut parfois s'arrêter et souffler.



Un concept original, un graphisme léger, une histoire intemporelle...

samedi 21 janvier 2012

Saison 1 épisode 4



Sous un ciel de marbre par John Shors

Tout le monde connait le Taj Mahal. Mais en connait-on la véritable histoire? La petite histoire dans la grande Histoire. Construit sur ordre du Shah Jahan, après le décès de sa femme, Mumtaz y Mahal, des milliers d'hommes sont partie intégrante de ce chantier. Des milliers de vies, des centaines de morts, aussi. Mais lors de cette construction, la fille de l'Empereur, Jahanara, prend la tête des opérations avec l'architecte Isa. Comme on peut s'en douter, une histoire d'amour va naître entre les deux. Mais Jahanara est déjà mariée, par convention, avec une horrible personnage. De plus, dans la grande famille impériale, on se dispute le futur trône. L'un des frères est un seigneur de guerre prêt à toutes les villénies pour parvenir à ses fins, l'autre est plus sage, plus conciliateur et cherche à pacifier hindous et musulmans. Jahanara, proche de son père, le protège et l'aide à se battre contre son deuil et ces luttes fratricides.
Le récit est narré par Jahanara elle même, qui explique leur vraie naissance à ses petites filles, des années après s'être enfuie de l'Empire. Une oeuvre poétique, lyrique, ou se mêlent amour et amour propre, loyauté et cruauté, magnificence du marbre blanc et horreur du sang qui coule.

Saison 1 épisode 3



Level 26 par Anthony Zuiker

Après le succès de sa série, Les Experts, Anthony Zuiker se lance un défi : créer une nouvelle génération de livres. Les livres multimédia. Bien mieux qu'un livre numérique (ici, on peut tourner les pages et on ne lit pas un écran), le livre multimédia mélange, comme son nom l'indique, plusieurs médias. Ici, internet et la littérature traditionnelle. Toutes les 20 pages, le créateur de la série la plus regardée au monde glisse un mot de passe, à entrer sur le site level26.com. Le lecteur entre alors dans le monde des personnages, partageant des moments d'intimité, et même avancant dans l'enquête.
L'histoire maintenant: La police à pour habitude de classer les dangereux criminels sur une echelle de 1 à 25. Et pourtant, un niveau 26 vient d'apparaitre. Des crimes monstrueux, aucun indice, aucun profil. il frappe au hasard et fait subir à ses victimes la torture dont il à envie au moment ou il en a envie. Dark est un ancien flic. Et il traque le tueur depuis plusieurs années. Il à été victime de sa folie et à décidé de se ranger. Sauf que ce meutrier sanguinaire s'est attaché à lui, il aime cet homme qui pense comme lui. Il lui adresse donc des messages pour le mener à sa poursuite. Dark est alors obligé de lui regler son compte une bonne fois pour toutes.
Plus que l'histoire en elle même (je ne suis pas particulierement friande de romans policiers), c'est la nouveauté du multimédia qui m'a attirée vers ce livre. Je me suis littéralement jetée dessus. Il se lit facilement, les chapitres sont courts et donc, toutes les 20 pages, nous avons droit d'entrée dans le monde du tueur et de l'enquêteur. Des scènes de films, parfois inutiles (voir Dark et sa femme s'envoyer en l'air sur la terrasse n'aide pas à l'enquête), souvent assez mal jouées mais qui nous donnent l'impression de faire partie de l'histoire. Les vidéos dévoilent des détails et des avancées de l'enquête qui ne sont révélés que plusieurs pages après. Ne pas visioner les
vidéos ne gêne pas la lecture. Mais elles rassurent un peu. La premiere vidéo a un nom de code tres evocateur : SNUFF. Un Snuff movie est un film ou l'on voit une personne mourir sous l'oeil impassible de la caméra. Les personnages du livres réagissent tres fortement à cette vidéo, avant que le lecteur l'aie vu. Quand j'ai entré le code, je redoutais une entrée en matière trop brutale, trop crue. Mais la vidéo se revele assez "gentille" bien qu'angoissante. L'histoire est bien menée, pas tirée par les cheveux. Il y a tout de même une erreur de traduction dans la version française qui embrouille un peu le lecteur pour la compréhension du détail capital. Si vous voulez le lire, je
vous dirais ou est la correction à faire.
Parait-il qu'il devrait y avoir une suite, moi j'attends de voir ca avec impatience.

Saison 1 épisode 2



How Far Can You Go par David Lodge (Titre français: Jeu de maux)

Les années 50 en Angleterre. Une bande de jeunes fidèles à la Messe et au Catholicisme. Des jeunes pris entre les doutes sur leur foi, la réalité de la vie qui évolue des années 50 à 70 et la révolution du Vatican. Ce livre mêle religion et sexe, peur de l'Enfer et contraception, engagement et adultère...
Un livre agréable, mais un peu trop porté sur la religion. Il faut être au courant de toutes les pratiques, connaitre le vocabulaire anglais de l'Eglise. Il y a beaucoup de personnages, une dizaine au total. Et le roman passe, grâce à un simple saut de ligne, de l'un à l'autre sans qu'on ait le temps de s'approprier les caractéristiques de chacun. On n'apprend à les connaitre et les reconnaitre qu'après une centaine de pages. Tout cela est assez déroutant. Mais les passages sur les questions existentielles des personnages sont assez drôle, on partage leur vie intime, leur doutes. Et comme toujours, l'auteur apparait par moment (moins souvent que dans Deaf Sentence, ou on pourrait l'assimiler au personnage principal). Ici, il apparait surtout à la fin, dans le dernier paragraphe où il parle des Papes qui se sont succédé tout au long de l'écriture de son roman (il a été publié en 1980).

lundi 16 janvier 2012

Saison 1 épisode 1




Deaf Sentence par David Lodge (Titre francais: La vie en sourdine)

Desmond Bates est un professeur de linguistique à la retraite. Comme tout homme d'age "mûr", Desmond devient de plus en plus sourd. Sa femme, Winifred, est trop occupée à sa nouvelle carrière pour prendre le temps de répéter trente fois la même phrase. Cette situation donne vie à des quiproquos et des incompréhensions très drôles. Il y a aussi le père de Desmond. Un homme un peu rude qui estime n'avoir besoin de personne. Mais pourtant, dans cette relation, les rôles sont inversés. Et puis le dernier personnage de ce roman, l'élément clé: Alex. Desmond la rencontre une premiere fois, sans entendre ce qu'elle dit. Il apprend par la suite qu'elle est Américaine, étudiante en linguistique et à la recherche d'un directeur de thèse. Desmond se lance alors dans une sorte de "relation" semi professionelle, avec cette jeune fille sexy mais étrange. Quelque chose l'inquiète quand il découvre le sujet de sa thèse: la linguistique dans les lettres de suicide.
Un livre drôle, facile à lire en VO (c'est pourquoi j'ai acheté la collection complète de David Lodge après), ou se mêlent mésententes dues à la surdité, cachoteries, inquiétudes vis a vis de son père, ennui de retraité, chantage.

Episode pilote

Comme le titre l'indique, je suis une croqueuse, que dis-je, une dévoreuse de pages ! Il me faut une dose hebdomadaire de mots, de pages tournées, de livres pliés. Le meilleur cadeau que l'on puisse me faire, c'est ca :


Ces 4 specimen sont d'ailleurs les cadeaux que je me suis faits pour Noël. Deux David Lodge en VO, Lolita de Nabokov, en anglais, et un roman sur la construction du Taj Mahal (suite d'un roman que j'ai lu et dont je parlerais).
Donc je lis.

Et comme je suis aussi bavarde, j'aime faire partager. Donc je vais publier ici quelques critiques (amateurs, bien sur, hein, je ne suis pas une pro de la littérature) de livres que j'ai aimé, ou pas.

En esperant que ca interesse des gens... Et j'attends des propositions de livres, je suis toujours preneuse en ce qui concerne l'augmentation de ma collection :